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Babi Green

Entreprises : le dialogue avec les parties prenantes, clé de voute d’une démarche de RSE


Les parties prenantes sont au cœur de la démarche de responsabilité sociétale d'une entreprise. Cet article vous explique en quoi les parties prenantes sont si essentielles et détaille les interactions de chacune d’entre elles avec l’entreprise.



« Parties prenantes » et « RSE », des notions liées :


Une entreprise opère dans un environnement avec de nombreux individus et regroupements d’individus, formant un écosystème où chacun est appelé « parties prenantes ». Ces parties prenantes ont des attentes et des intérêts légitimes qui sont liés à l’entreprise.


On peut distinguer les parties prenantes qui participent à la vie économique de l’entreprise (salariés, clients, fournisseurs, actionnaires), de celles qui observent l’entreprise (syndicats, ONG), et de celles que l’entreprise influence plus ou moins directement (société civile, collectivité locale).


L’identification des parties prenantes d’une entreprise et sa capacité à nouer un dialogue constructif et durable avec elles constitue la clé de voute d’une démarche RSE. En effet, les référentiels internationaux comme l'ISO 26000, la GRI, les principes directeurs de l'OCDE ont fait de l’identification et du dialogue avec les parties prenantes un pilier fondamental de la RSE.


La relation de confiance entre une entreprise et ses parties prenantes est donc centrale dans le cadre d’une démarche RSE. Pour cela, les entreprises sont invitées à prendre en compte leur parties prenantes dès la construction de leur stratégie RSE, et à instaurer un dialogue qui leur permettra de connaitre leurs attentes et prendre les bonnes décisions, au bénéfice de tous et dans une logique durable.


L’évolution du dialogue avec les parties prenantes :


Pendant longtemps, les dirigeants d’entreprise pensaient qu’ils étaient redevables essentiellement envers leurs actionnaires. De leurs côtés, les actionnaires recherchaient principalement un rendement à très court-terme, ce qui a créé des situations parfois plus ou moins responsables.


En effet, cette approche a pu nuire à de nombreuses parties prenantes dans le monde, notamment dans les chaines d’approvisionnement, qui se sont retrouvées avec des enjeux importants sur le plan de la santé-sécurité, des conditions de travail, des droits humains, etc. Divers scandales ont été médiatisés, parmi lesquels celui de Nike qui avait été accusé de faire travailler des enfants dans les années 2000 puis l’effondrement du Rana Plaza en 2013, qui regroupait plusieurs ateliers de confection travaillant pour diverses marques internationales.


Au fil du temps, les groupes d’activistes, d’ONG et de consommateurs ont commencé à dénoncer ce type de situation, ce qui a eu un impact sur la réputation des entreprises.

Progressivement, les entreprises ont élargi leur responsabilité à d’autres acteurs. Elles ont compris qu’ouvrir le dialogue avec les parties prenantes leur permettrait non seulement de maitriser les risques sociaux et environnementaux sur leur chaine de valeur mais aussi d’améliorer leur réputation. De leur côté, les actionnaires et les investisseurs ont aussi commencé à regarder les aspects sociaux et environnementaux dans les entreprises et faire le lien entre performance financière et non financière de l’entreprise.


Aujourd’hui, certaines entreprises adoptent une vision harmonieuse de la RSE, où les sphères économiques, environnementales et sociales sont compatibles et tout aussi importantes. Cette prise en compte des défis sociétaux dans la stratégie d’affaire de l’entreprise se fait notamment par un dialogue structuré avec ses parties prenantes, et dans un souci de création de valeur tant pour l’entreprise, que la société.


La démarche pour un dialogue structuré avec ses parties prenantes :


La plupart des entreprises maîtrisent encore assez mal les fondamentaux du dialogue avec les parties prenantes et peinent à répondre correctement à leur demande de dialogue, de transparence et d’amélioration de leur pratique.


Il existe aujourd’hui des méthodes pour un dialogue constructif avec les parties prenantes.

Tout d’abord, l’entreprise doit identifier ses parties prenantes, toutes autant qu’elles sont et définir leur importance en priorisant celles qui sont stratégiques pour l’entreprise et celles qui ont des attentes légitimes sur lesquels l’entreprise peut agir (ont-elles un intérêt dans l’entreprise ? ont-elles des droits à faire valoir, sont-elles impactées par mon activité ?).


L’entreprise doit également définir la façon dont elle souhaite interagir avec ses parties prenantes et mettre en place cette interaction. En fonction de l’importance d’une partie prenante, l’entreprise pourra choisir entre la consultation, la concertation, la négociation, la coopération, la co-décision (grâce à une participation aux organes de gouvernance par exemple) ainsi que les thèmes concernés. Cette interaction doit être formalisée et accompagnée de mécanismes adaptés au dialogue. Elle doit se faire dans la durée et dans une approche proactive de la part de l’entreprise.


Pour construire sa démarche RSE, il est essentiel qu’une entreprise interroge ses parties prenantes et confronte les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux identifiés au préalable avec les attentes formulées par celles-ci (ce que l’on appelle une analyse de matérialité). Ceci permettra de définir les enjeux prioritaires à la fois pour l’entreprise et ses parties prenantes à prendre en compte dans la stratégie RSE.


Dans cette continuité, l’entreprise devrait disposer de structures et de dispositifs pour s’entretenir régulièrement sur ces divers sujets et garantir une mise en œuvre concrète des engagements de l’entreprise.


Enfin, l’entreprise doit être transparente à l’égard de ses parties prenantes. D’une part, elle doit rendre compte de l’exercice de dialogue. D’autre part, l’entreprise doit veiller à communiquer sur les actions mises en œuvre pour traiter les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux, par exemple, à travers la publication de rapports RSE. On associe bien souvent la « RSE » au « développement durable », des notions distinctes et pourtant indissociables.



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